Oser se lancer
Si vous me suivez sur instagram, vous savez déjà de quoi je vais parler aujourd’hui. Je pense avoir déjà fait maintes et maintes déclarations d’amour et déclarations tout court à ce sport que j’aime tant.
Pour les petits nouveaux : j’ai fait un peu de skate quand j’étais enfant et puis je m’étais acheté un cruiser il y a trois ou quatre ans. Mais ça ne durait jamais et je ne réussissais pas à trouver le truc qui allait m’accrocher. J’ai ce défaut – ou qualité, ça me rend très curieuse de tout – d’avoir mille passions et d’avoir envie de faire plein de choses différentes constamment. Donc, forcément, si ça ne m’attire pas à 1000%, j’ai dû mal à tenir cette passion sur du long terme.
L’année dernière, je suis tombée par hasard sur le compte instagram de Manon (@allonsrider) et j’avais totalement accroché à son style et à sa façon de communiquer sa passion pour la glisse. Autant le surf m’a toujours semblé hors de portée parce que je suis une vraie peureuse des fonds marins et de l’eau en général, autant le skate m’a toujours passionné. Je l’ai donc suivi pendant environ un an, avant de me décider à m’offrir une nouvelle planche, une vraie de vraie cette fois. J’ai attendu la sortie de son livre début juin pour être sûre d’acheter exactement le skate de mes rêves. J’ai d’ailleurs dévoré son livre ! Il est super bien écrit, les sensations sont présentes dans les anecdotes de Manon, les techniques sont très bien décrites, ses encouragements étaient exactement ce que je voulais lire pour me lancer en confiance.
J’ai commencé tout doucement par quelques sorties dans mon quartier mais jamais trop loin ni trop long afin de m’habituer aux sensations. Puis nous sommes partis quelques jours à Noirmoutier fin juin et je l’ai pris avec moi. J’ai pu faire plusieurs allers-retours dans l’allée de l’endroit où nous logions. C’était le plan parfait parce que j’ai pu apprendre quelques tricks, apprendre à freiner et surtout à être de plus en plus à l’aise sur ma planche. A notre retour, je me suis mise en tête de faire mes allers-retours jusqu’au boulot en ridant mais j’avais la trouille. Peur que ça prenne plus de temps qu’à pied, peur de tomber, peur du regard des autres. Et dans tout ça, je me suis rendue compte que c’était le regard des autres qui me bloquait le plus. Mais Manon le dit parfaitement bien dans son livre : Il y a deux choses que tu dois savoir avant de vouloir mettre tes pieds sur un skateboard. La première c’est que tu peux être ce que tu veux, ce qui inclut de faire ce que tu veux. La seule chose qui pourra t’empêcher de monter sur cette planche, c’est toi et toi seul. Alors je te conseille de t’enlever de la tête que tu es trop jeune, trop vieux, trop nul, que tu ne connais personne qui pratique ce sport ou que de toute façon c’est un truc de mec et que tu portes un soutien-gorge. La seconde, c’est que ta vie va changer. Fini les excuses, les on-dit et toutes les pensées intrusives qui t’empêchent de réaliser tes rêves. C’est le moment de saisir ta chance et de passer à l’action si tu ne veux pas que ton rêve ne reste à jamais qu’une pensée agréable.
Je l’avais déjà lu dans son livre mais je suis retombée sur ce passage dans un post instagram et ça a fait tilt. On s’en fiche du regard des autres ! Je fais du skate, on ne va quand même pas me juger pour ça et même si c’était le cas, qu’est-ce que ça va changer dans ma vie?
C’est comme ça que j’ai fini par me jeter dans le grand bain !
L’aller jusqu’à mon lieu de travail est un peu tricky puisque c’est un faut plat montant. J’ai mis plus de temps à le faire – mon astuce pour l’éviter était de prendre la planche uniquement lorsque mon chéri me déposait au boulot pour avoir un retour en descente. Et puis je suis partie un peu plus tôt un matin, longboard à la main et je me suis à nouveau lancée. Ça fait beaucoup de premières fois et de courage et je suis plutôt fière de moi du chemin parcouru des derniers mois. J’ai progressé, je vois le progrès et je n’ai aucune envie de m’arrêter. Grâce à ce faux plat montant, j’ai découvert que j’aimais autant pousser que juste me laisser glisser. J’aime donner de plus en plus de force dans ma poussée, d’oser faire de plus grands pas pour prendre mon élan. C’est une vraie sensation de confiance en soi boostée puissance mille.
Le retour, c’est que du bonheur. Je réussis à tout descendre sans trop freiner maintenant, à part dans une partie vraiment pentue mais c’est de plus en plus fluide. Je réussis à carver, à faire des courbes, à faire quelques virages. Autant au début je n’osais pas pour rester concentrée, autant maintenant j’ai la musique dans les oreilles. Et se laisser glisser avec de la musique dans les oreilles – du genre le dernier album de Luke Hemmings, et en particulier Baby Blue – c’est le bonheur assuré. La sensation de liberté que je ressens est immense et peu importe comment s’est déroulé ma journée, ça me vide la tête et ça me redonne le sourire.
Je lâche prise sur tout à ce moment-là, je profite juste du moment et ça faisait longtemps que j’essayais d’atteindre ce sentiment.
Bon, je ne réussis pas encore à passer les trottoirs sans descendre de la planche mais je suis quand même très fière de mon parcours et j’ai envie de continuer et de m’accrocher.
D’ailleurs, au moindre rayon de soleil, vous pouvez être sûrs que je sortirai le skate pour faire mon trajet.
J’ai trouvé une passion qui me fait me sentir libre, qui me donne confiance en moi et qui me fait vibrer et c’est que du bonheur.
Et vous, qu’est-ce qui vous fait vibrer?